Réparer pour s’émanciper

Nous avons eu la joie d’accueillir l’artiste Clara Denidet lors de notre événement RE/PARER. Cette rencontre, modérée par Sarah Gissinger, a été l’occasion de revenir sur la place qu’occupe le reprisage dans sa pratique artistique. Celle-ci tient autant de la recherche anthropologique que du bricolage empiriste.

Elle a notamment pour point de départ la découverte d’un trousseau de torchons présentant des reprises au point de toile que Clara a d’abord prises pour des taches. Cette méprise l’a conduite à porter toute son attention sur l’habilité des points effectués, sur le soin apporté à ces objets du quotidien, sur ces pratiques dévaluées et invisibilisées qui étaient alors imposées aux femmes. « Un travail de reprise idéal est celui qui se confondrait parfaitement avec l’étoffe environnante », peut-on lire dans l’Encyclopédie des ouvrages des dames, de Thérèse de Dillmont (1886). Des gestes de soin traditionnellement enclos dans l’espace domestique, que Clara a voulu mettre à la lumière, par des points au fil coloré et des ateliers de réparation collective, ou les participant.es sont invité.es à réparer l’objet textile d’un autre membre du groupe. Lors de ces temps où les mains sont occupées, la parole est libre…

Nous vous invitons à découvrir et à suivre le travail passionnant de Clara Denidet sur son site ou sur les réseaux.

” Il y a derrière l’ouvrage domestique minutieux un subterfuge : une manière de maintenir l’ordre social, la répartition des espaces et des pouvoirs. Réparer visiblement reviendrait à agir en pratique sur l’occupation d’un espace à priori obsolète, délaissé. À habiter un interstice, occuper les trous, les marges. ”
Clara Denidet
Artiste

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